Of Montreal - False Priest

Of Montreal, c'est un peu le groupe qui assume tellement de faire n'importe quoi, de verser dans le kitsch et le mauvais goût, qu'on pourrait tout leur excuser. Pour ma part j'ai toujours eu du mal à les juger. Une fois qu'on a accepté le fait que leur musique est faite de tout ce qu'on détesterait ailleurs, du genre les synthés années '80, la voix qui fait penser à Prince et autres gimmicks du même style, on peut rentrer dedans facilement. C'est ainsi que j'ai adoré auparavant Satanic Panic in the Attic, ou Hissing Fauna, Are You the Destroyer ?, qui possédaient des chansons qui vous touchaient soit par leur naïve simplicité, soit par leur mélancolie voilée. 

Donc avec ce nouvel album, j'enfile mon costume à paillettes réservé à l'occasion de chaque album, et j'attends la bonne surprise. Et je vous avoue que j'ai pas mal attendu. Les morceaux ne sont pas mauvais, et on apprécie facilement tel ou tel passage, tel ou tel refrain, mais la sensation se dissipe avant qu'on ait pu accrocher vraiment, notre jambe remue par intermittence mais le mouvement ne remonte jamais jusqu'au bassin. Je n'ai pas beaucoup sué dans mon costume à paillettes. Et au bout d'un moment j'étais même plutôt exaspéré. A l'image de la pochette, je finis par ne plus savoir à quoi prêter attention. L'énergie inépuisable du groupe finit par être fatigante, et l'accumulations de sons potaches, de pitreries sonores finit par nous faire oublier les meilleurs moments, comme dans "Our Riotous Defects" ou "Like A Tourist".

Alors bon, je ne force pas, je remets ma séance paillettes à plus tard. A la deuxième écoute, j'apprécie plus facilement les chansons, et je parviens à écouter l'album en entier. Je retiens mêmes quelques moments agréables comme "Hydra Fancies" ou "Sex Karma". La fin de l'album est un peu plus reposante avec "Famine Affair" et "Casualty of You", enfin, reposant par rapport au reste de l'album disons. 

Au final, on n'a pas passé un mauvais moment, les chansons sont toutes plutôt sympathiques, mais rien n'a jamais décollé, on n'a jamais été pris d'émotion par une chanson. Elles m'ont toutes plu et aucune à la fois. Alors où est le problème ? Pas assez de relief ou peut-être trop. La surenchère finit par tuer le potentiel dans l'oeuf. C'est un sentiment étrange, celui d'écouter un album entier sans qu'à aucun moment on n'en vienne à juger la qualité. Ce n'est ni bon ni mauvais, c'est du Of Montreal, sauf qu'il semblerait que cette année, la recette tombe un peu à plat pour moi. C'est pas grave, je conserve mon costume à paillettes pour le prochain album, en espérant le garder sur moi un peu plus longtemps cette fois.






A consulter également sur La musique à papa et Brainfeeders & Mindfuckers pour qui la recette semble bien mieux fonctionner. Marc de Esprits Critiques semble plutôt de mon côté.

Commentaires

  1. Réécoute "Famine Affair", c'est le nouveau "Boys Don't Cry", une grande chanson.

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