Maserati - Pyramid of the Sun

C'est marrant parce que j'ai jamais vraiment compris ce que signifiait post-rock, et pourtant, quand je vois le terme quelque part, ça éveille ma curiosité. C'est ce qui s'est passé avec Maserati, groupe inconnu au bataillon chez moi, à qui j'ai donné sa chance de figurer dans mes pages grâce à une subtile combinaisons d'éléments. Maserati est un groupe d'Athens, ce qui leur fait déjà partir avec un a priori positif dans le champ de mon imagination, mais je vous expliquerais pourquoi un autre jour. La seule chose que je connaissais en rapport avec eux, c'est que feu Jerry Fuchs des !!! a collaboré avec eux, et il reste des traces de son travail sur Pyramid of the Sun (si j'ai bien compris). Bref, un groupe qui parait pouvoir être intéressant, si ce n'est plus.

Le premier son que j'entends ne m'engage pourtant pas dans une bonne direction vis-à-vis de l'album. Un clavier 80's comme on en a plein en ce moment, avec ce qu'il faut de délai pour le rendre plus dynamique... Non, ça c'est pas le genre de choses qui m'enchantent en général. Et malheureusement, on le retrouve en intro sur de nombreux morceaux, dont "They'll No More  Suffer from Thirst" et "They'll No More Suffer from Hunger". Deux titres très similaires par ailleurs, puisque la méthode consiste à empiler des couches sonores, en commençant par la batterie et puis la guitare, qui grossit d'abord le son pour ensuite se livrer à quelques éclats lorsque le morceau est lancé sur sa vitesse de croisière, donnant lieu à des intermèdes psychédéliques, version "long et répétitif". On rattrape donc plutôt pas mal ce clavier assez difficile à avaler au début, et qui finit par passer à la fin. Les morceaux sont globalement très bien amenés, même s'ils fonctionnent pour beaucoup sur le même principe.

Le principal problème que j'ai eu à l'écoute de cet album est qu'il manque cruellement d'originalité. Des le deuxième morceau éponyme, j'ai cru entendre des extraits de Mirrored de Battles, mais en beaucoup moins complexe et inventif. Cela se ressent surtout sur la batterie et quelques mélodies de guitares qui reposent sur les même techniques. Et si ce n'était pas Battles, c'était Emeralds qui apparaissait, auteur du magnifique Does It Look Like I'm Here ? en début d'année. Alors c'est sûr que du coup, ma première écoute de "We Got the System to Fight the System" était enthousiasmante, jusqu'à ce que je me rende compte pourquoi j'appréciais tant ce morceau de manière spontanée, et que je me dise que j'aimais autant écouter les originaux. C'est dommage, parce que les morceaux sont plutôt bons, mais de la musique instrumentale qui répète un schéma déjà utilisé, ça n'aide pas vraiment à apprécier sincèrement. 

Maserati est donc certainement un groupe qui sait bien ce qu'il fait, mais ce qu'il fait est déjà bien connu et il peine à se démarquer des quelques illustres groupes auxquels il se réfère inconsciemment ou non. Pourtant le son est bon, les morceaux décollent bien et quelques passages restent de purs moments de plaisir, Pyramid of the Sun pourrait être un excellent album si le groupe avait pur trouver son originalité sonore. Et ce n'est pas ce clavier cheap qui va me convaincre malheureusement. Dommage qu'en musique, on n'ait pas de pitié pour les second couteaux, car Maserati semble avoir le potentiel pour faire mieux.

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