Lone - Emeralds Fantasy Tracks

On connait surtout Lone pour son album Lemurian sorti il y a deux ans, qui était un concentré de musique électronique rêveuse, avec des sons aériens qui semblaient tout droit venus de Boards of Canada. Sorti il y a déjà un moment je crois, Emeralds Fantasy Tracks est resté longtemps dans mes tiroirs, et je le ressors à la faveur d'une envie d'un album d'electronica dense, qui fleure bon les albums de Warp des années 90, qu'on a pas beaucoup eu cette année à la réflexion. Déjà, il semble que Lone n'ait pas radicalement changé de manière de voir les choses, on passe des lunettes de soleil reflétant des palmier à un couple ensoleillé au bord de la mer. Tout ça nous ramène quelques mois en arrière quand on pouvait aller à la plage, et quand il n'y avait pas de la neige partout. Un bon moment de douceur et de musique estivale en perspective.

Ce nouvel album de Lone est principalement marqué par un côté plus dansant qui prend le pas sur les ambiances éthérées qu'on connaissait de la part de Lone. Ensuite, Emeralds Fantasy Tracks est bien plus dense que son prédécesseur, car là où il pondait une grosse quinzaine de morceaux très courts, celui-ci n'en livre que la moitié, mais en les exploitant jusqu'au bout. La recette est assez simple, des claviers lumineux qui sortent des mélodies difficiles à sortir de la tête, et des beats bien plus rentre-dedans qu'auparavant. On tape clairement dans la house bien binaire, qui fait bouger les filles en petit bikini au bord de la mer. Dès "Cloud 909" le ton est donné, Lone n'abandonne pas ce léger souffle qui donne au tout un côté rêveur, mais plus le morceau progresse et plus il penche du côté du gros beat au détriment des claviers. Un schéma efficace, qui fonctionne bien mais qui devient vite redondant quand même.

Il faut attendre "Ultramarine" pour que Lone change un peu sa recette, en revenant du côté d'une l'electronica plus subtile. Mais là où ça devient intéressant, c'est qu'il n'abandonne pas non plus le beat house qu'il se plait à exploiter sur tout son album. Lone parvient donc à s'écarter un tant soit peu de Boards of Canada et à créer un son plus original, une sorte de house lumineuse et ensoleillée qui ne ressemble pas pour autant au dernier Four Tet, également dansant et enthousiaste. Alors oui, cette super trouvaille est parfois un peu fatigante, comme sur "Re-Schooling" qu'on a l'impression d'avoir déjà entendu 10 minutes auparavant sur "Moon Beam Harp".  Oui les claviers se veulent parfois un peu trop oniriques comme dans "Petrcane Beach Track", mais Lone déniche de très bonnes choses en général et parvient à garder une ambiance et un rythme tout au long de son album. Cette cohérence n'empêche pas quelques écarts, comme des samples un peu plus exotiques sur "Rissotowe_4", ou une piste carrément ambiante sur "The Birds Don't Fly this High".

Lone taille son bout de chemin dans l'electronique, en ouvrant ses portes à la house, comme beaucoup d'autres en ce moment. Son ambiance rêveuse influencée par Boards of Canada reste bien présente mais pour autant il se l'approprie un peu plus en parvenant tant bien que mal à se faire sa propre identité sonore. Globalement très bien fait et plutôt agréable, Emeralds Fantasy Tracks est un bon moment pour n'importe quel amateur de musique un peu ensoleillée. A consommer avec modération cependant.




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