Breaking Bad, saisons 1-3
Mettons les choses au clair rapidement: Breaking Bad n'est ni plus ni moins que la meilleure série en diffusion actuellement, et sans doute une des meilleures séries jamais diffusées. Et j'en suis si convaincu que je me permets de l'affirmer, même en ayant tout juste commencé à regarder Mad Men, et sans m'être vraiment plongé dans Les Sopranos ou Six Feet Under. Parce que je pense qu'il y a des choses si évidentes qu'elles ne nécessitent pas d'être soumises à une comparaison. Et pourtant au départ, j'ai commencé à regarder pour passer le temps, sans savoir ce qu'il en était (la 3e saison avait déjà commencé). J'ai lu le synopsis, je l'ai trouvé intéressant, et j'ai vu Bryan Cranston, ce qui a achevé de me convaincre. Car je suis et je reste un grand fan de Malcolm, et je considère que le personnage de Hal est un des meilleurs de toute la série, ce qui est grandement dû au talent de Bryan Cranston.
Sinon le scénario, c'est vrai que l'idée de départ est plutôt accrocheuse. Un mec qui se met dans la drogue pour subvenir aux besoins de sa famille, qu'il se prépare à abandonner à cause d'un cancer très avancé. Assez peu surprenant au final, l'ambiguité entre les vrais méchants et les faux gentils étant assez récurrente dans les séries télé. A première vue, ça ressemble à Dexter, dans l'autre sens. Si j'avais réfléchi un peu plus loin, je ne me serais peut-être pas plongé dans Breaking Bad, car il faut bien avouer que c'est le genre de concept qui s'épuise assez vite. Mais j'aimais beaucoup l'idée générale du mec qui peut tout à fait assumer les pires horreurs quand il sait qu'il n'a plus rien à perdre, et qu'au final, c'est un mal pour un bien.
Mais ce qui m'a le plus lancé dans Breaking Bad, c'est ce pilote fabuleux, qui annonce à peine toute la qualité de la série qui va en découler. On y trouve pourtant tous les ingrédients d'une série déjà légendaire. Une introduction toujours très travaillée, qui ne vous laisse pas d'autre choix que de regarder la suite. Des flash-forward, quelle brillante idée. On ne comprend rien à ce qu'il se passe, mais une chose est sûre, on est obligé de regarder l'épisode pour savoir. Plus le flash est absurde, plus le dénouement est inattendu, comme le season finale de la saison 2, que j'ai dû anticiper d'à peine 5 secondes tellement il était imprévisible. Les introductions se sont diversifiées ensuite, le fil rouge restant l'exercice de style. Je pense au faux clip du groupe mexicain qui chante les mésaventures de Walter "Heinsenberg" White, ou à la fausse pub pour les Pollos Hermanos. Ou encore cette scène de deux mecs sur un banc, plan séquence de plusieurs minutes. A chaque fois, dès le début, Breaking Bad rappelle à quel point elle est loin au dessus de ses concurrentes.
Dans le pilote, on voit aussi tous les germes de l'intrigue à venir, même si les scénaristes de révèlent leur talent que sur la longueur d'une saison. Dès ce pilote, on a l'histoire apparemment anodine du chauffe-eau qui déconne, et qui sera l'objet dans la saison 2 d'un virage de la part de Walt, qui s'autorise pour la première fois à utiliser son argent sale pour se faciliter la vie, et non plus seulement pour sa famille. D'ailleurs, l'intrigue se déroule tellement sur le long terme que c'est vraiment à partir de la fin de la saison 2 que Breaking Bad prend son rythme de croisière, et la saison 3 est donc une suite d'épisodes de très grand cru. Alors que la saison 2 manquait un peu de cohérence, étant à la fois la fin de la saison 1 qui n'avait pu être terminée et une suite de pions déplacés jusqu'à la grande catastrophe d'ABQ, la saison 3 a toutes les cartes en main, et déroule une intrigue à la fois concise et complexe sur 13 épisodes, qu'on s'enfile à une vitesse folle tellement c'en est devenu addictif rendu à ce point. La suite "Sunset" et "One Minute" est inégalée en termes de ressenti réellement physique de la tension. Des scènes dignes des grands films de genre, avec des références plus ou moins cachées à Tarantino ou aux frères Coen. Et que dire de "Fly", ou comment vous tenir en haleine pendant trois-quart d'heure autour de deux mecs dans un labo à chasser une mouche.
Cet épisode synthétise également très bien tout ce pourquoi Breaking Bad est devenue une grande série. Il y a déjà cette audace de la réalisation dans ce huis-clos, et ce scénario qui s'élabore autour de scènes qui sont cruciales, sans en avoir l'air. Et surtout, ce duo d'acteurs incarnant des personnages extrêmement bien travaillés. Bryan Cranston en Walter White, tout ce qu'il y a de plus banal et pathétique, et qui devient donc d'autant plus terrifiant par moments. Aaron Paul en Jesse Pinkman, le jeune au langage si particulier, drôle plus ou moins malgré lui (ma vanne préférée, justement dans "Fly": "Mais pourquoi ils ont changé possum en opossum ? C'est ridicule, on dirait qu'il est irlandais maintenant"), mais qui évolue de manière très particulière, ne gardant au final que sa spontanéité dans ses réactions, qui est d'ailleurs un des moteurs de l'intrigue à chaque fois.
A côté on a Dean Norris en Hank Shrader, le beau-frère un peu beauf travaillant aux Stups, qui révèle dans la saison 3 toute la complexité du personnage. Enfin, Anna Gunn en Skyler White, la femme et mère de famille souvent très agaçante, mais jouée avec un naturel impressionnant, et qui finit par devenir aussi tordue que son mari, de gré ou de force. Et que dire de Gustavo Fring ? On était habitué aux personnages "post-manichéens", c'ést-à-dire des gentils méchants ou l'inverse, mais là c'est du jamais vu. Le mec qui gère toute la distribution de drogues au nord de la frontière mexicaine (puis jusque dans le Mexique), est campé par un homme tout ce qu'on peut trouver de plus serviable, honnête, droit et respectueux. Jamais un mot plus haut que l'autre. Et à côté il ordonne à ses hommes (surtout le génial Mike, équivalent de Winston Wolf dans Pulp Fiction) nombres d'assassinats de sang-froid. Réellement horrifique. Et pour la petite dose de rire, même si tous les personnages sont drôles à leur façon, on a Saul Goodman (le patron de Marshall dans HIMYM), en avocat véreux cliché de l'américain.
A côté on a Dean Norris en Hank Shrader, le beau-frère un peu beauf travaillant aux Stups, qui révèle dans la saison 3 toute la complexité du personnage. Enfin, Anna Gunn en Skyler White, la femme et mère de famille souvent très agaçante, mais jouée avec un naturel impressionnant, et qui finit par devenir aussi tordue que son mari, de gré ou de force. Et que dire de Gustavo Fring ? On était habitué aux personnages "post-manichéens", c'ést-à-dire des gentils méchants ou l'inverse, mais là c'est du jamais vu. Le mec qui gère toute la distribution de drogues au nord de la frontière mexicaine (puis jusque dans le Mexique), est campé par un homme tout ce qu'on peut trouver de plus serviable, honnête, droit et respectueux. Jamais un mot plus haut que l'autre. Et à côté il ordonne à ses hommes (surtout le génial Mike, équivalent de Winston Wolf dans Pulp Fiction) nombres d'assassinats de sang-froid. Réellement horrifique. Et pour la petite dose de rire, même si tous les personnages sont drôles à leur façon, on a Saul Goodman (le patron de Marshall dans HIMYM), en avocat véreux cliché de l'américain.
Tout ça, tous ces éléments, contribuent à faire de Breaking Bad la meilleure série actuelle, et ce sans que l'on puisse le contester d'aucune façon. Je peux même ajouter la musique, qui est assez rare mais toujours bien utilisée, et qui m'a souvent fait penser aux passages des chirurgies de Nip/Tuck dans le décalage entre l'image et le son. Il n'y a rien à reprocher à Breaking Bad, tout juste d'être un peu trop parfaite. En bref, d'une série d'abord seulement potentiellement géniale, les scénaristes de Breaking Bad, et tous les autres, ont su tirer une série réellement géniale, qui ne s'essouffle pas, au contraire c'est plutôt nous qui perdons notre souffle à chaque fin d'épisode. Après l'énorme cliffhanger du season finale de la saison 3, on attend avec impatience la suite, désormais convaincus que jusqu'au bout, Breaking Bad restera la meilleure série que l'on puisse regarder.
saison 1:
On en parle également en termes élogieux chez Le Golb ici et là, mais également chez Hop Blog là et là. Et enfin chez l'ami Dylanesque pour un spoiler épisode par épisode, et que je remercie d'ailleurs pour les images.
Jsuis désolée de te décevoir c'est Newport Beach la meilleure série que l'on puisse regarder.
RépondreSupprimerAnd you know it.
Newport Beach ça craint. C'est Twin Peaks la meilleure série, get over it.
RépondreSupprimerencore un qui est tombé sous le charme de breaking bad! sinon les cocos, la meilleure série du monde c'est "deadwood" !
RépondreSupprimerNewport Beach c'est cool, y'a de la bonne musique, c'est drôle et plus malin que ça en a l'air. Mais bon. Twin Peaks j'ai du mal à rentrer dedans, mais j'adore Dale Cooper. Deadwood ça fait partie des choses que je dois absolument voir.
RépondreSupprimerBen oui c'est tellement plus malin que tu t'es enfilé quasiment toutes les saisons sans même que je t'y oblige.
RépondreSupprimerTakyu tu blasphèmes.
Dans cette série la qualité du cadrage et des images sont exceptionnelles, l'atmosphère de la série est géniale et , les renversements de situations inattendus, quand aux acteurs ils sont vraiment excellents, ils savent parfaitement conjuguer la force et la faiblesse de leurs personnages.
RépondreSupprimerIls nous laissent à la fois les haires et les aimés. Les raisons du coeur et de l'intelligence s'entremêlent.
Peut-ont me dire qui sont les scénaristes de Breaking Bad ? merci
RépondreSupprimerMeuh non, la meileur série du monde c'est "Les Soprano", tout le monde sait ça. À moins que ça soit "Six Feet Under" ?
RépondreSupprimerEt c'est vrai "Deadwood " c'était super bien. Dommage que HBO n'ait pas laissé David Milch boucler sa série, comme pour Daniel Knauf sa magnifique "Caravane de l'étrange" (Carnivale en VO). Il FAUT voir cette série trop méconnue.
Sinon, que pensez-vous de "L'Âge de cristal" ? ;-)
Je vote The OC carrément. Jolies filles, musique hyper cool, intrigue facile et assez prenante, jolies filles, et trucs de midinettes. C'est tout ce que j'aime.
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