Smith Westerns - Dye It Blonde

Les Smith Westerns sont toujours bien à l'heure, et même souvent en avance. Il y a tout juste 2 ans ils sortaient leur premier album que j'ai laissé passer, avant de le découvrir bien plus tard. Ils nous refont le coup cette année, en livrant leur deuxième album dès le début d'année. Cette fois-ci je ne les ait pas loupé, et je suis bien content. En bref, les Smith Westerns, c'est (encore) un groupe qui fait des chansons pop qui vous restent dans la tête pendant toute la semaine, et qu'on réécoute jusqu'à plus soif, avant d'arriver au point où on arrête, brutalement. Un peu garage, un peu pop, tout ça ne ferait des Smith Westerns un groupe intéressant s'il n'y avait pas la petite touche qui donne à leur musique un aspect bien particulier. Cette petite touche, c'est du glam comme on faisait au début des années 70, avec T. Rex et David Bowie.

Ce n'est pas le genre de glam qui consiste à se déguiser et à livrer des shows extravaguants, non, c'est l'aspect du glam purement musical, qui assume tout ce qu'il fait. S'il fait une ballade, il la fait à fond, il n'hésite pas à coller des parties de guitares un peu partout. Et ce côté du glam, la bonne trouvaille des Smith Westerns avec leur premier album, est encore très présente, et Dye It Blonde continue dans la lignée enthousiaste de son prédécesseur. J'en prends pour exemple le tout début de cet album, qui vous embarque directement pour un monde de mélodies entêtantes, évidentes et immédiates. On se croirait chez les Libertines en entendant cette façon de sortir quelque chose d'à la fois vu et revu et pourtant si frais. L'album s'avale tout seul, et on le remet, plusieurs fois, parce que les airs de la fin ont supplanté ceux du début, et on veut sans cesse se les remémorer. C'est cela qui caractérise ce deuxième album des Smith Westerns d'ailleurs. Ils assument crânement de faire de la pop un peu glam, mais leur son est bien plus abouti. Car il fallait bien avouer qu'avec l'album précédent, on avait parfois l'impression d'entendre Marc Bolan pour de vrai, pas seulement une influence, et le son était vraiment très garage.

Ici on se rapproche davantage du son un peu moins agressif, à la Midlake, très 70's donc, mais avec cette fraîcheur qu'on ne trouve qu'en ce début de décennie, celui de la dream pop comme on aime bien l'appeler. Quand on entend "All Die Young", on croirait entendre un peu de Beach House, et un peu de David Bowie, et vers la fin on donne carrément dans la pop à chanter en cœur, allez-y tout est permis. Toutes les parties de guitares semblent jouées par Mick Ronson, je ne sais pas pourquoi, mais il y a des bon relents des Spiders from Mars dans cet album, comme dans le refrain de "Still New". Je ne vais pas énumérer toutes les chansons et tous les passages qui m'ont frappé par leur qualité, simple et efficace, car cela reviendrait à décrire platement tout l'album. Mais que ce soit dans leur chansons rythmées ("End of the Night") ou dans leur ballades assumées à fond ("Smile"), les Smith Westerns tapent toujours juste, c'en est désarmant.

Tous les ans en début d'année, on a un groupe qui nous file la pêche, une bonne humeur imparable. Cette année ce sont les Smith Westerns, qui tapent très fort et très tôt, et j'ai hâte de voir combien de temps je vais tenir avant de m'en lasser. Comme Two Door Cinema Club l'an dernier, on baisse les bras face à tant d'enthousiasme, en sachant très bien que ce ne sera qu'éphémère, du moins on le suppose. Difficile de juger un album dont on n'a pas encore épuisé toute l'énergie, et qui ne nous a pas encore épuisé. A défaut, on se contentera d'apprécier sur le moment, c'est déjà ça de pris. Pour plus tard, on verra.


Brainfeeders & Mindfuckers seal of approval. 

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