Holiday Blues pt. II: On the road again

Avec l'electricité, le blues remonte le Mississippi et s'installe à Chicago. Elmore James, Muddy Waters et cie donnent au blues ses lettres de noblesse en signant des solos mémorables. J'ai une préférence pour T-Bone Walker dans le genre. On fait un saut dans le temps, à l'époque du British Blues Boom, où Eric Clapton était surnommé "God". On aurait tort de considérer le blues rock comme un simple blues en plus rapide et au son plus chargé. Des groupes comme les Bluesbreakers de John Mayall, le Fleetwood Mac de Peter Green ou Canned Heat ont chacun signé des morceaux qui montrent que le blues rock est un genre qui se distingue bien du blues electrique, rythmiquement surtout. Le blues ne reste qu'une influence notable dans le jeu du guitariste, et plus rarement chez les autres musiciens.

Et puis à force, un blues nouveau est arrivé, dont l'incarnation est pour moi le "Since I've Been Loving You" de Led Zeppelin. Un blues qui reprend quelques codes des origines, mais où chaque instrument est débridé, et qui donne souvent lieu à de longues improvisations en concert. Genre pléthorique à la fin des années 60 et au début des années 70, on aurait vite fait de s'en lasser. Mais si on ne devait en garder qu'un, cela ne me poserait aucun problème. Oubliez Woodstock, oubliez tout ces multiples guitaristes britanniques qui se tirent la bourre pour être le meilleur. Car en 1974, un irlandais a livré le meilleur concert de blues rock de tous les temps, et a démontré à tout le monde si c'était nécessaire qu'il était le meilleur. Mesdames et messieurs, Rory Gallagher !



Pas grand chose à rajouter. Il n'y a guère que le "Cowgirl in the Sand" de Neil Young et son Crazy Horse qui rivalise dans mon esprit, mais c'est déjà un autre style. Et comme disait Jimi Hendrix himself -dont on peut retenir le très bon "Red House" tout de même -quand on lui demanda ce que ça faisait d'être le meilleur guitariste vivant: "Je ne sais pas, demandez ça à Rory Gallagher, Monsieur".

Commentaires

  1. Ca fait très ancien combattant, mais : je l'ai vu!
    Un des premiers concerts de ma vie, à Charleroi, ville indstrielle wallonne faite pour cette approche torride.

    J'avais quatorze ans, un genre de "première fois"...
    pfffft, c'est que tu me ferais commencer la journée dans la sensiblerie et l'émotion!
    ;-)

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