Top 5: Scènes de films. Part 3: 1990 - 2009

Je termine donc ma série de tops par les films les plus contemporains. Que dire en conclusion ? Beaucoup auront sans doute pensé que j'ai finalement été peu original dans mes choix, et ce n'est pas cet épisode qui les contredira, mais comment surprendre dans un exercice éculé, avec un choix restreint et des connaissances superficielles ? De toute manière je préfère de loin parler d'un sujet rebattu qui me tient à coeur plutôt que d'un sujet marginal avec peu de passion. J'aurais l'occasion de parler de choses plus confidentielles avec d'autres tops moins généraux (car cela ne fait que commencer, ahah !) (mais je vais pas faire que ça non plus hein, même ça serait plus simple).


Dead Man - Jim Jarmusch (1995)
La conquête de l'Ouest par Jarmusch: une société malsaine et des paysages sublimes, un personnage qui erre sans but. Je ne suis toujours pas sûr d'avoir bien compris de quoi il retournait dans Dead Man, mais ça ne m'empêche pas d'adorer le film. Parce que Jarmusch fait partie de ces réalisateurs avec une personnalité, qui nous ferait aimer n'importe quoi:


Un prophète - Jacques Audiard (2009)
Romain Duris avait eu un de ses plus grands rôles avec De battre mon coeur s'est arrêté en 2005, et pour Un prophète, Tahar Rahim signe rien de moins qu'une des plus remarquables prestations de la décennie, si ce n'est plus. Son personnage ambigu porte sur ses seules épaules (enfin presque, merci Niels Arestrup) un film à la morale incertaine, remarquable dans tous les domaines et qui affirme si c'était nécessaire que Jacques Audiard est un des plus réalisateurs français actifs:


There Will Be Blood - Paul Thomas Anderson (2008)
Ah, les grandes fresques, ça fait toujours son petit effet. Surtout quand ça se passe aux Etats-Unis, en pleine période d'expansion économique (déjà bien entamée à cette époque tout de même). Et que dire de ce duel entre fougue religieuse et pragmatisme économique ? De loin There Will Be Blood semble nous caresser dans le sens du poil, mais c'est oublier une mise en scène sans concessions et une galerie de personnages n'ayant pas grand chose à voir avec les grands standards des films américains. Du grand cinéma en 2008 c'est encore possible, et ça donne évidemment de grandes scènes, avec Daniel Day-Lewis en prime:


Lost in Translation - Sofia Coppola (2003)
Sans doute le seul film de Sofia Coppola sur lequel je n'ai aucune réserve. Tous ses films se ressemblent, mais celui-là est sans conteste le meilleur, à tout point de vue. En plus, il y a Scarlett Johansson et Bill Murray, c'est comme si ce film avait été réalisé pour que je l'aime. Bref, voilà un film qui représente on ne peut mieux le cinéma indépendant d'aujourd'hui:


Buffalo '66 - Vincent Gallo (1998)
Le premier film de Vincent Gallo, un peu plus accessible que The Brown Bunny, mais tout aussi Gallo-esque. L'acteur y joue un personnage insupportable mais qui devient rapidement très touchant. Réalisé d'une main de fer, Buffalo '66 est un pur film d'auteur, intransigeant mais extraordinaire (tellement relou le Gallo qu'on va devoir se contenter d'une bande-annonce de mauvaise qualité et PAS DU TOUT dans l'ambiance du film):


Fargo - Joel & Ethan Coen (1996)
Mon amour pour ce film est sans limites, j'ai déjà eu l'occasion d'en parler. Ca fait partie de ces quelques films dont j'apprécie chaque scène, chaque réplique, regard et respiration, chaque plan et musique. Difficile d'en dire plus, je me contenterais d'une scène, courte, avec Steve Buscemi qui régale:


Pulp Fiction - Quentin Tarantino (1994)
Captain Obvious est dans la place ! Mais en même temps, comment parler des grands films des années 90 et 2000 sans parler de Tarantino ? Je ne suis pas un cinéphile suffisamment marginal pour me le permettre. Comme tout le monde, je trouve Pulp Fiction génial, au même titre que Fargo ci-dessus, et c'est sans doute parce que c'est effectivement le cas. J'aurais cependant tout aussi bien pu mettre une scène de Reservoir Dogs, mais n'abusons pas de Steve Buscemi* (je sais, j'ai bien mis De Niro 3 fois la dernière fois...):


*: Oups, Steve Buscemi se cache dans cette scène, sauras-tu le retrouver ?

Commentaires

  1. Alors commencer par Dead Man, c'est une preuve de super bon goût comme aussi l'indispensable Fargo et Lost in Translation" Je serais juste moins enthousiaste que toi sur Paul Thomas Anderson (chez les Anderson, je préfère Wes) ou Jacques Audiard dont je ne suis pas fana (on m'a passé Un Prophète, toujours pas vu, je diffère). Dans les auteur US récents, j'aime beaucoup James Gray, Wes Anderson, Christopher Nolan, Terrence Malick et Wong Kar-wai (2046), Bong Joo-ho (The Host) ou Kim Jee-woon (2 Soeurs) chez les asiatiques. Le seul vrai regret pour moi, c'est l'absence de mon vieux pote David Lynch : suis toujours pas remis de Lost Highway entre autres... ;-)

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  2. Ah, au fait, j'ai bien une approche de "Dead Man" mais ça risque de faire prétentieux.
    Tant pis j'y vais : pour moi, c'est une fable aux airs de pastiche de western sur un mort en sursis n'ayant pas assez vécu qui apprend enfin toute l'absurdité et beauté de la vie pour mieux apprivoiser la (sa) mort. Bon, j'avais dit que ça ferait cuistre...

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  3. Nan c'est assez intéressant comme approche, et je pense qu'il y a un peu de ça en effet. C'est l'aspect "mort en sursis" que j'ai du mal à appréhender en fait, mais tu dois avoir raison.

    Sinon, je ne suis pas un fana de Wes Anderson (j'aime bien, mais sans être particulièrement enthousiaste), Wong Kar Wai me fascine et m'ennuie, Lynch me laisse souvent perplexe. Mais je prends note !

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