Mr Oizo et Gaspard Augé - Rubber Soundtrack
Quentin Dupieux, l'homme qui se cache derrière le pseudonyme de Mr Oizo est aussi réalisateur de film. On lui doit notamment Steack, qui avait décontenancé pas mal de monde il y a 3 ans. Cette fois ci il sort Rubber, l'histoire d'un pneu qui tue plein de gens. Et comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, il réalise lui-même la bande-originale, aidé par Gaspard Augé de Justice, son collègue chez le label Ed Banger Records. Je ne vais pas répéter ce que j'avais dit pour la BO de The Social Network, mais il est évident que le travail pour la musique d'un film est différent d'un album, et il ne s'agit donc pas de trouver un successeur à Lambs Anger, le dernier album de Mr Oizo. Pourtant, on peut toujours essayer de voir où il en est dans sa musique, même si rien ne dit que ce qu'il fait sur cette OST se ressentira dans ses prochains albums.
Cette bande originale est assez simple à comprendre, car comme toute bande-originale elle n'est composée que de quelques morceaux qui valent une écoute en eux-même, entourés de morceaux plus ambiants qui ne prennent sans doute leur sens que quand ils sont associés à la scène qui va avec. Les deux gars s'amusent ainsi avec des flûtes dans "Symph08" et "Crows and Cuts", dans un côté très épique, on se croirait presque dans une grosse production genre film d'époque. Mais sans crier gare, on a aussi "Rubber" et "Tricycle Express" qui déboulent, le premier étant du pur Mr Oizo, à base de répétitions à se fracasser la tête contre un mur (dans le sens positif hein, car il y en a un) et le second qu'on imagine bien servir une scène d'action toute en tension, genre au début où on voit le fameux pneu tuer des gens. Par contre, la suite est un peu moins facile à apprehender, comme "Room 16" divisé entre grandes nappes de clavier et son à moitié clavecin un peu bizarre.
On retrouve beaucoup de sons étranges comme ça. Que ce soit du piano tout simple (quand on connait les 2 hommes c'est étrange), ou du clavier joué comme dans les 80's, de manière un peu sautillante ("Sheila"), et beaucoup de flûtes encore, et au bout de 5 fois ça commence à être pesant et répétitif. Comme dans "Polocaust", qui commençait mal vu que le début me faisait penser à "The Logical Song" de Supertramp (que j'aime bien par ailleurs, mais chaque chose à sa place). Il ne reste guère que "Le Caoutchouc" d'intéressant dans cette deuxième partie très courte et inégale. Un bon morceau d'electronica qui rappelle les plus grands du genre (je pense à quelqu'un en particulier, mais pas moyen de mettre la main dessus), tout en dissonances et bruitages gênants, un petit bijou de musique bizarroïde. Mais dans tout cette bande-originale, ça fait peu de choses à se mettre sous la dent, même si on suppose que la moitié des titres ne sont pas censés avoir d'intérêt en eux-même.
Trop ambiant ou un peu trop kitsch, cette bande-originale me laisse plutôt perplexe. Mais de toute façon, je compte aller voir le film, ce qui donnera un complément pour comprendre un peu les passages les plus étranges de ce que l'on peut entendre. Le moins qu'on puisse dire, c'est que cette musique est à la hauteur de la singularité du scénario du film, et on peut supposer qu'elle s'y moulera bien mieux que sous le simple format musical. Mais je ne peux m'empêcher de penser qu'elle semble avoir été faite rapidement, tant on ne trouve pas grand chose qui accroche ou qui paraisse original. A voir dans son contexte pour être appréciée.
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