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Affichage des articles du février, 2011

Holiday Blues pt. I: Woke up this morning...

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Commençons par le commencement, le blues acoustique traditionnel. On pourrait considérer que je vous fait une histoire du blues, mais disons plutôt que je fais une des histoires du blues, la mienne. Et je commence par Blind Willie Johnson, qui n'est pourtant pas du Delta du Mississippi comme on pourrait le supposer, mais du Texas. J'ai choisi de m'attarder sur « Nobody's Fault but Mine », que je trouve particulièrement intéressante pour plusieurs aspects. Déjà il y a ce jeu au slide reposant sur quelques gimmicks comme le veut la tradition du jeu de guitare blues, mais tout en étant relativement original. Et puis cette voix qui sait ce faire aussi douce que terrifiante, celle d'un prêcheur, vous marque pour un bon moment. Un prêcheur un peu fataliste, comme le montrent ces vers « I have a Bible in my home / If I don't read my soul will be lost / It's nobody's fault but mine » <p><p&amp

¿ Usted no habla español, verdad ?

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Je prends une semaine de pause bien méritée, et m'en vais à Grenade pour goûter les plaisirs de la vie andalouse. Pas de chroniques donc, mais dès mon retour je mettrais les bouchées doubles et on parlera du nouveau Noah and the Whale que j'attends avec impatience, mais aussi A Hawk and a Hacksaw, Kurt Vile et sans doute d'autres choses dont je n'ai pas encore connaissance aujourd'hui. Et je vais profiter de cette semaine de repos pour vous parler d'un genre dont je n'ai pas beaucoup l'occasion de parler dans ces lignes, à savoir le blues... A lundi donc. En attendant, je vous laisse en compagnie de Black Francis et de sa bande, car "I am un chien, andalusia !"

Black Swan, de Darren Aronofsky

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Dans la ferme de mon grand-oncle, il y avait des sabots. Forcément, quand j'étais petit, je m'amusais à les mettre pour faire rire mes parents. Et puis j'entendais « Eh, viens voir ! », alors je me précipitais dehors à grandes enjambées. Inévitablement, on me retrouvait par terre trois mètres plus loin, les mains égratignées et pleines de poussière. Un peu confus et vexé, j'écoutais docilement ma mère, et quittait mes sabots pour mettre des baskets. Pourquoi je vous raconte ça ? Parce que j'ai l'impression que Darren Aronofsky n'a jamais eu de maman pour lui apprendre comment faire les choses correctement. Black Swan part sur une idée que je trouvais vraiment intéressante, celle d'une danseuse de ballet qui doit incarner le rôle principal du Lac des Cygnes de Tchaïkovsky, et qui intègre tellement son rôle qu'elle finit par se faire dépasser par lui-même. Les dangers pour la santé mentale de la confusion entre l'acteur et le personnage, voilà un

Les 39 marches, d'Eric Metayer

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« Demander à un homme qui raconte des histoires de tenir compte de la vraisemblance me paraît aussi ridicule que de demander à un peintre figuratif de représenter les choses avec exactitude ». Si Alfred Hitchcock avait assisté à la représentation de l'adaptation de son film Les 39 marches par Eric Metayer, il aurait sans doute été ravi. Le film original d'Hitchcock est un pur film noir mettant en scène une course-poursuite à travers l'Ecosse, sorti en 1935. Du film noir il a déjà tous les codes, avant Le faucon maltais de John Huston. De belles femmes, un héros-malgré-lui se retrouvant au cœur d'une affaire qui le dépasse, un mystère, celui des « 39 marches », tous les ingrédients sont là. C'était donc un vrai challenge pour le metteur en scène Eric Metayer que d'adapter ce film au théâtre, avec seulement quatre comédiens qui plus est. Un vrai challenge qui se pouvait se réaliser sans une certaine dose de loufoquerie et d'invraisemblances, toujours bonnes

Aes Dana - Perimeters

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Il y a pas si longtemps que ça, je faisais encore l'erreur de considérer, comme beaucoup, que notre pays n'était pas très riche musicalement, ce qui me conduisait à juger avec un certain dédain les productions françaises. Cela se vérifie peut-être pour la musique pop et rock, mais de récentes découvertes de la musique électronique française on tordu le coup à ces préjugés. Avec Agoria d'abord, et puis maintenant avec Aes Dana. Derrière ce nom se cache Vincent Villuis, également basé à Lyon chez le label Ultimae, de bonne réputation. Et si Agoria avait piqué ma curiosité avec un album bien produit et convaincant, le Perimeters de Aes Dana fait beaucoup plus que me séduire. La musique du lyonnais se situe dans un univers trance, ou IDM, et parfois plutôt ambient, et se développe sur de longues durées. C'est le cas de Perimeters , qui dure plus d'une heure avec deux morceaux dépassant les dix minutes. L'album alterne entre passages ambients assez courts et de lon

Radiohead - The King of Limbs

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Depuis près de vingt ans, Radiohead a construit une oeuvre d'une qualité inestimable. De la britpop assez convenue de Pablo Honey on est passé à une musique qui brasse rock progressif, musique electronique et free-jazz, pour finalement sonner comme aucun autre groupe. Mais ce qui caractérise la musique du groupe d'Oxford depuis ses débuts, c'est le refus de la facilité. Si Radiohead attire aujourd'hui plus l'attention par ses stratégies commerciales que par ses disques, il ne faut pas pour autant les négliger. Après In Rainbows qui montrait toute l'étendue de la diversité du groupe autour de chansons pop assez accessibles, cette année The King of Limbs prend un chemin complètement inverse. Arrivé par surprise, il n'a pas reçu les jugements les plus justes. Il faut dire que dès la première écoute, l'album a une saveur toute particulière. Extrêmement homogène et plutôt court, il est assez difficile à appréhender au premier abord. Mais on cer

James Blake / Glasser / Lia Ices @ L'Antipode, Rennes

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Je ne me souviens plus si j'ai eu l'occasion d'insister sur la remarquable qualité du festival de la Route du Rock ici. En tout cas je le dis, la Route du Rock est un des meilleurs festivals que l'on puisse trouver en France, et sa collection hiver est plus particulièrement tournée vers la découverte et vers des groupes moins connus. Avec le recul je me rends compte que la programmation reste assez accessible dans l'ensemble, et n'est peut-être pas aussi pointue que j'ai pu le penser par le passé. Toujours est-il que le festival sait créer de bonnes soirées de concert, dont faisait partie celle-ci, pour la première fois à Rennes je crois.  La soirée commence donc par Lia Ices . Je n'avais pas écouté son album paru en début d'année, mais je partais avec un bon a priori. Je m'attendais à un bon moment de musique délicate, portée par la voix de la demoiselle que je savais charmante. Malheureusement cela ne s'est pas passé comme prévu. La faute

PJ Harvey - Let England Shake

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Je pourrais résumer la chronique qui va suivre en quelques mots sur la difficulté qu'il y a à savoir ce que l'on pense quand on est soumis à l'influence d'éléments extérieurs. Ce que je pensais il y a une semaine de PJ Harvey, c'est que ce n'était pas ma tasse de thé. Je ne me suis jamais plongé à fond dans son oeuvre, mais le peu que j'ai écouté ne m'a jamais convaincu. Je ne trouvais pas ça mauvais, mais décidément la musique de la rockeuse anglaise ne me touchait pas. Et White Chalk il y a 4 ans avait achevé de me convaincre. Du coup je n'avais pas prévu de m'attarder sur Let England Shake, qui ne devait être qu'une rencontre manquée de plus. Et puis j'en entends beaucoup de bien, PJ Harvey aurait livré un de ses meilleurs albums. Voilà qui pique ma curiosité, et je décide d'essayer. Je réécoute quelques uns de ses albums, je me dis que c'est pas si mal quand même. Et puis pour finir, je commence l'écoute de cet album si

Tim Hecker - Ravedeath, 1972

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De Tim Hecker, je ne sais pas grand chose. Compositeur électronique canadien généralement bien reçu par la critique, je n'ai jamais eu l'occasion d'y prêter attention. On pourrait résumer son profil assez simplement. Il a tourné avec Aphex Twin et Godspeed You! Black Emperor, deux pointures dans leur genres respectifs, ça nous donne une idée des goûts du bonhomme. Titulaire d'une maitrise en philosophie, il a fait récemment des recherches sur « le bruit lourd à la fin du XIXe siècle ». Pour clore le tableau, on qualifie souvent sa musique d'ambient, et évidemment d'expérimental. Tim Hecker est sans conteste un expérimentateur, qui cherche à obtenir des sons particuliers. C'est un chercheur donc, quelqu'un qui a une certaine idée de l'ambiance qu'il veut obtenir, et qui va composer sa musique dans les moindres détails pour en arriver là où il le souhaite. A priori l'ambient n'est pas un genre qui m'attire particulièrement, je trouve so

Nicolas Jaar - Space is Only Noise

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Je ne vais pas être très original en comparant Nicolas Jaar à James Blake . Mais il faut dire que les raisons ne manquent pas. Comme James Blake, Nicolas Jaar est un jeune (21 ans) musicien électronique qui a secoué les amateurs de house l'an dernier avec l'EP Time for Us, porté par un titre éponyme au groove imparable. Et, hasard du calendrier, c'est à une semaine d'intervalle que les deux espoirs de la musique electronique décident de faire leurs preuves sur toute la longueur d'un album. Et, histoire de pousser la comparaison encore plus loin, les deux décident de renier en partie leurs origines dès ce moment là. En bref, on caresse la critique dans le sens du poil en faisant des EP qui démontrent un certain talent à produire des morceaux dans un genre bien défini. Et une fois qu'on a bien buzzé, on fait ce qu'on veut, et merde à ceux qui seront frustrés. Nicolas Jaar fait de la deep house, c'est-à-dire le genre de house ralentie et plus portée sur le

Earth - Angels of Darkness, Demons of Lights 1

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Je n'en ai jamais parlé ici, mais je suis un grand amateur de doom et de stoner, genres auxquels je ne consacre sans doute pas tout le temps qui leur est nécessaire. Car il n'est pas toujours facile de se plonger dans de longs morceaux dont le tempo excède rarement les 60 bpm quand on prétend suivre le flot continu de l'actualité musicale. Et pourtant c'est sans doute dans ces moments là qu'on apprécie le plus cette musique qui vous fait respirer à un autre rythme. Certes, Earth n'est pas du doom à proprement parler, car Dylan Carlson a davantage influencé Sunn O))) que Electric Wizard. Mais j'ai plus de mal avec le drone, et la musique de Earth n'a jamais cherché à sacrifier le rythme et mélodie sur l'autel du "ressenti". Surtout depuis l'EP Hibernaculum qui montrait un Earth plus "clair", le meilleur exemple résidant dans le dépoussièrage du fameux "Ouroboros is Broken". En bref, face à la surenchère du drone, Ear

Kaamelott - Livre VI

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Ah j'en aurais entendu des choses sur ce livre VI de Kaamelott. Et, près d'un an et demi après sa diffusion, je trouve que la polémique qu'il a soulevé est formidable. Parce que souvent, les fans de la première heure ne manquent pas de bons arguments pour critiquer une série qui s'est fourvoyée. Dans le cas de Kaamelott, les premiers fans se posent en personnes douées d'un esprit critique supérieur aux « fanboys » qui cherchent à défendre cette dernière saison « scandaleuse ». Et pourtant, j'ai l'intime conviction que, pour une fois, la baisse d'audience et les critiques portées à la série par ses fans les plus sincères ne sont pas le signe d'une baisse de qualité. Pourquoi ? Eh bien déjà, parce que n'importe qui peut devenir fan de Kaamelott, sans en saisir toute la qualité. Et avec les 4 premiers livres en format court, avec un rythme réglé au millimètre, des dialogues parmi les meilleurs qu'on puisse entendre à la télé et des personnages

Akron/Family - Akron/Family II: The Cosmic Birth and Journey of Shinju TNT

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Akron/Family, c'est pour moi le genre de groupes qui tracent leur chemin sans provoquer beaucoup de remous, ce qui est synonyme d'une discographie homogène et régulière, puisque personne ne les porte au firmament, pas plus qu'on ne les descend. Je ne les ai jamais écouté, sans doute à cause de cette relative discrétion. J'ai donc une fois de plus saisi l'occasion de la parution d'un nouvel album pour refaire mon retard. Et force est de constater qu'Akron/Family, sans faire de remous, est un excellent groupe qui s'amuse à expérimenter plein de choses autour d'une base folk et rock. Et que ça vaut le coup de s'y intéresser. J'ai eu un peu peur en voyant le titre de cet album, qui est aussi nul que celui du précédent était cool ( Set 'Em Wild, Set 'Em Free ) . Peur d'un gros bordel kitsch prétendument cool parce que c'est second degré. En fait non, rien à voir, je suppose que les membres du groupes n'avaient juste pas d