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Affichage des articles du juin, 2011

Bilan semestriel des nouveautés musicales

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Le chiffres de ce premier semestre 2011: 152 disques écoutés, 73 chroniqués, note de 4/6 en moyenne. Un deuxième trimestre qui m'aura permis de découvrir quelques albums qui m'occuperont assurément toute l'année, avec un peu de retard pour certains. Encore une fois, écrasante supériorité des américains, mais ce ne sont pas eux qui m'ont le plus marqué, puisque la plupart de mes coups de cœurs sont européens, et c'est très bien comme ça. Petite nouveauté cette fois-ci, un indicateur d'évolution, pour les albums qui se sont bonifiés (+), ou pas (-), ceux qui restent à leur place (=), et les nouveaux (E). Les 30 albums qui ont marqué le premier semestre 2011 (début janvier - fin juin) Ghostpoet – Peanut Butter Blues & Melancholy Jam (Hip-hop - ANG - février) (E) Viol – Gun Street (Folk – FR – mars) (=) WU LYF – Go Tell Fire to the Mountain (Indie Rock – ANG - juin) (E) Panda Bear – Tomboy (Pop – US - avril) (E) Stranded Horse – Humbling Tides (Folk

Mike, de Lars Blumers

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Certains films paraissent vraiment insaisissables. La vidéo du making-of de Mike m'a fait penser que ça devait être un film complètement « meta », à la Rubber . Pas du tout, et la bande-annonce laissait entrevoir un film beaucoup plus classique. Malgré tout quand je suis allé le voir je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Les premières scènes ne m'aident pas plus. Film sur l'ennui à la Sofia Coppola ? Chronique familiale ? Comédie burlesque venue du plat pays ? Ou peut-être même que ça va être un film choral, voire un film régional(iste)... On ne sait pas trop où on est quand on regarde Mike , et on ne sait pas trop quoi en penser. D'un côté on pourrait facilement taxer Lars Blumers d'avoir voulu tout mettre dans son premier film, mais il n'est pas question de ça ici. Au contraire, Lars Blumers choisit de traiter son histoire à sa façon, qui nous rappelle évidemment de nombreuses choses, sans qu'on parvienne vraiment à mettre le doigt dessus. Il

Vite fait bien fait: Cults / Fucked Up

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Sélection spéciale "Best New Music". Cults – Cults Cults est un groupe venant de... « New-York ! » Correct. Ils sont... « Deux ! » Correct. Un duo « Mixte ! »... Oui, voilà, et ils se sont formé en 2010, année où ils ont sorti un EP qui a... « Buzz ! Buzz, buzz, buzz ! » Evidemment oui, buzz... Et puis hype aussi ça marchait, mais j'accepte buzz. Je poursuis. Pour faire simple, Cults évolue dans le genre très tendance qu'est... « Indie pop ! » Voilà, dans la lignée d'un groupe qui a justement sorti un excellent album l'an dernier « Beach House ! » Leur premier album éponyme contient... « Euh non, éponyme c'est quand une chanson donne son titre à l'album, pas quand le groupe sort un album qui porte son nom... Tu le sais pas encore ça ? » Euh... Non. Et puis c'est moi qui pose les questions ici, donc tu te la fermes, tu gardes tes mains sur le buzzer et tu m'écoutes, ok ?  Je reprends. Encensé par... « Pitchfork ! » Oui, leur premier album c

WU LYF - Go Tell Fire to the Mountain

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WU LYF, histoire d'anges déchus par Soren Lujeilov – le 09/06/2021, à 14h12. L'autre jour je regardais le programme de Bonnaroo qui commence demain, et dans la programmation du dimanche je suis tombé sur un nom qui sonnait familier: WU LYF. Ca m'a évoqué quelque chose, mais il a fallu que j'aille voir sur Wikipedia pour pouvoir me rappeler qui ils étaient exactement. « WU LYF était un groupe de rock anglais, formé en 2008 à Manchester. Ils sont principalement connus pour avoir fortement attiré l'attention des médias lors de leur premier et unique album, Go Tell Fire to the Mountain , sorti en 2011. » Évidemment, maintenant je m'en souviens presque comme si c'était hier. WU LYF, la sensation de 2011. Je commençais tout juste à écrire sur un blog, dont je ne me souviens plus du nom. Le programme de Bonnaroo indique que le groupe jouera l'intégralité de l'album sur scène, à l'occasion des dix ans de sa sortie. Dix ans. De nos jours c'est éno

Bring On the Backlash

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Si comme moi vous trouvez que le dernier Arctic Monkeys est de la soupe de bouillon sans vermicelles, je vous propose d'écouter un album alternatif concocté par mes soins. Car les Arctic Monkeys font partie de ces groupes prolifiques qui composent et enregistrent énormément, et leurs albums ne sont qu'une partie de leur oeuvre. Ils ont en effet sorti un nombre impressionnant de faces B, EPs, démos etc. Il était donc tentant d'utiliser tout cette oeuvre souterraine pour composer l'album qu'on aurait aimé entendre. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai pas mal pioché dans les faces B de la période Humbug , histoire de voir là où nos singes auraient pu aller (et où j'ai cru qu'ils iraient). J'ai parfaitement conscience du paradoxe qu'il y a à contrer l'album d'un groupe avec des chansons du même groupe, mais c'est justement ça qui est amusant. [1] Bring on the Backlash est donc l'anti- Suck It and See . Ce sera certainement un

Vite fait bien fait: The Antlers / Black Lips / Bon Iver

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Belle pochette, bel album ? Pas si simple... The Antlers - Burst Apart Hospice , le précédent album de The Antlers, était longtemps resté pour moi un objet de mystère. Ce n'est qu'au bout de quelques mois de maturation qu'il a fini par se révéler comme un des grands albums de l'année. J'ai donc pris mon temps pour découvrir Burst Apart , mais force est de constater que la situation est bien différente. Le groupe de Brooklyn ne se cache plus, et les chansons se dévoilent bien plus facilement que chez son illustre prédécesseur. J'ai bêtement cru que la pochette serait à l'image des chansons, ce qui avait d'autant plus excité ma curiosité, mais au contraire les chansons s'appréhendent et se discernent sans                                                                          difficulté.  Et on se rend compte qu'avec ce voile c'est tout le charme de The Antlers qui s'envole. Sans être complètement indignes, une fois démasquées les chan

Arctic Monkeys - Suck It and See

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Il y a des évènements inévitables que l'on voudrait retarder le plus possible. Le mauvais album d'un groupe que l'on adore, c'est presque inévitable, mais en tant que fan, on est souvent aveuglé et cela reste sans suite. En revanche, le moment où un groupe cesse d'apparaitre à vos yeux sous la même lumière qu'à ses débuts, voilà quelque chose qu'on est en droit de ne pas craindre. Pour autant, on aurait tort de baisser la garde car c'est à ce moment là que la déception est la plus fracassante. Je me souviens très bien du moment où j'ai découvert les Arctic Monkeys. C'était fin 2005, à l'époque où « I Bet You Look Good on the Dancefloor » faisait un carton en Angleterre, et peinait à traverser la Manche. J'avais 15 ans et j'écoutais à ce moment là Europe 2, qui diffusait dans une émission en fin de soirée toutes les nouveautés étrangères qui n'étaient pas parvenues aux oreilles des radios françaises. Et la chanson des Monkeys reven

Sound of Sheffield

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A l'initiative de GT , je me lance dans une playlist sur la ville de Sheffield. Située dans le nord de l'Angleterre, en plein Yorkshire, Sheffield fait partie de ces villes qui ont connu un bel essor lors de la Révolution Industrielle, et qui peinent aujourd'hui à se reconvertir. Mais économie et musique suivent rarement le même chemin, et le cas de Detroit nous montre même que leurs chemins peuvent carrément s'opposer. Pourquoi Sheffield ? Parce que j'aime bien leur accent. Préparez vous pour une petite plongée dans une ville qui ne ressemble à aucune autre. Chaque ville a son dinosaure, et à Sheffield c'est Joe Cocker qui a été le premier à se faire connaitre. On le connait pour sa voix rocailleuse et ses nombreuses reprises. Par dessus tout, il aime les Beatles, et c'est donc avec une reprise de "She Came In Through the Bathroom Window" que l'on va commencer. L'originale apparait sur Abbey Road , et Joe Cocker l'a reprise dans so

Thurston Moore - Demolished Thoughts

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Comme on dit, qui aime bien châtie bien. Et c'est parce que Thurston Moore m'a offert un des meilleurs concerts de ma vie que j'avais descendu son précédent album acoustique , délire onaniste inintéressant et excessivement désinvolte. Comme je l'expliquais, il y a selon moi deux écueils à éviter lorsqu'un musicien réputé pour sa musique électrique se livre à un album acoustique: le premier consiste à la jouer « unplugged », et ne faire que transposer sa musique sur un autre instrument, le second est de confondre « acoustique » et folk, pour accoucher d'un album certes original pour son auteur, mais convenu dans l'absolu. C'est ce que j'avais reproché à l'album de J Mascis, qui ajoutait à cela des relents de Dinosaur Jr par quelques solos electriques dispensables. C'est pour cela que je suis très critique vis-à-vis des albums acoustiques, car les artistes et les auditeurs ont trop tendance à minimiser la différence fondamentale qu'il y a e