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Affichage des articles du janvier, 2011

That rug really tied the room together, did it not ?

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Lorsque les frères Coen reviennent au centre de l'actualité cinématographique, ce qui arrive plus ou moins tous les ans à la même période, il est de bon ton de dire que de toute façon, ils nous resservent toujours le même plat à des sauces différentes. On ne saurait dire le contraire. L'oeuvre des Coen Bros est marquée par des thèmes très récurrent, voire systématiques, et on peut assez facilement prédire à quoi ressemble leurs films sans les avoir vus. Ou du moins, il paraît facile de le faire. Car malgré les nombreux défauts qu'on peut lui imputer sur la trame de leurs scénarios, le duo de réalisateurs fournit quasiment toujours un gros travail sur la forme générale qu'ils donnent à leurs films. Que ce soit avec des gros succès populaires comme The Big Lebowski ou avec des films plus confidentiels comme Barton Fink ou le dernier en date A Serious Man , à chaque fois on ne peut qu'admirer la qualité incroyable du film. Il y a bien sûr l'esthétique, mais à la

Cold War Kids - Mine Is Yours

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Après une percée fulgurante en 2006 qui en fit un temps les nouveaux espoirs de l'indie rock, Cold War Kids n'a jamais vraiment su dépasser ce statut d'outsiders. Même avec un premier album aux chansons assez bien trouvées et originales, même avec un second album plus sombre et plus brut, on n'a jamais vraiment vu en eux un groupe capable de surpasser ses influences, ou ses contemporains. Pourtant ils avaient un chanteur avec une voix bien identifiable, qui présentait plutôt bien pour aller conquérir les radios, notamment avec le (presque) tube "Hang Me Up to Dry". Alors, qu'est qu'on attendait de ce troisième album des Cold War Kids ? A vrai dire pas grand chose en ce qui me concerne, quelques bonnes chansons peut-être, mais je n'osais pas espérer un album qui viendrait les remettre dans la course. Déjà il faut dire qu'il y a une chose qui m'empêche, et qui m'empêchera sans doute toujours d'apprécier pleinement la musique des Cold

Iron & Wine - Kiss Each Other Clean

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Mine de rien, ça faisait un moment qu'on avait pas eu d'album de la part d'Iron & Wine. Mais vu qu'on en parle régulièrement- que ce soit pour la parution de compilations, pour des chansons publiées ici et là, ou tout simplement pour rappeler de manière un peu consensuelle que Samuel Beam est l'auteur des meilleurs albums du revival folk qui sévit depuis quelques années- on a eu tendance à l'oublier. Si retour en fanfare il devait y avoir, c'est donc d'ores et déjà raté. Pourtant il y a fort à parier que c'est l'effet que souhaitait provoquer Samuel Beam, en nous attaquant dès le début d'année de la manière la plus efficace qui soit, en tout cas la plus polémique: le virage musical. Mais une fois de plus, ce n'est pas une si grande surprise, puisque le précédent album The Shepherd's Dog marquait déjà une certaine rupture vis-à-vis de ses camarades folksingers, en introduisant des éléments de pop et de rock dans le folk déjà assez

Stranded Horse - Humbling Tides

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Stranded Horse, auparavant précédé d'un Thee, c'est le projet de Yann Tambour, qui officiait autrefois sous le nom d'Encre. Hébergé par le fabuleux label bordelais Talitres de Sean Bouchard, il a su créer un son tout à fait particulier avec peu de choses. Inspiré par le climat de son Cotentin natal, il s'exprime pourtant avec un instrument assez peu répandu dans cette région, à savoir le kora. Cet instrument à cordes africain, que l'on voit sur la pochette d'ailleurs, donne un son particulier à la musique de Yann Tambour, mais elle ne sonne pourtant pas spécialement exotique. Au total il a composé une dizaine d'album, mais ce second album de (Thee) Stranded Horse montre encore que son exploration est loin d'être terminée. Déjà, Yann Tambour a beau maitriser la kora, la découverte d'un nouvel instrument est toujours sujette à des trouvailles mélodiques et rythmiques sans cesse renouvelées. L'écoute de Humbling Tides est très touchante, tellement

Cloud Nothings - Cloud Nothings

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Souvenez-vous, quand je chroniquais la compilation des titres sortis par le jeune Dylan Baldi avec Cloud Nothings il y a quelques mois, je saluais le "rock rafraichissant" du groupe, en terminant par: "on attend la suite de Cloud Nothings, avec peut-être plus d'innovation, mais je l'espère pas un "album de la maturité" surproduit." Ce vrai premier album, le voici déjà chez Wichita et Carpark, et on va enfin savoir si 2011 sera l'année de la consécration pour le groupe qui a buzzé durant toute l'année 2010. Cela a beau être le premier album, pour beaucoup de personnes, Dylan Baldi est déjà dans la situation assez difficile de la confirmation du deuxième album. Cette remarque est d'ailleurs commune à de nombreux artistes de nos jours, car la prolifération de nouveaux groupes fait que le "cap de la confirmation" a glissé un peu plus tôt dans une carrière. On a déjà à peu près cerné ce qui nous aimions chez Cloud Nothings, même

The Joy Formidable - The Big Roar

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Il y a des groupes comme ça qui prennent leur temps, qui ne sont pas pressés. C'est assez rare il faut l'admettre, à une époque où tout va si vite que si vous mettez plus d'un an à sortir un album après un EP, vous pouvez être devenu has-been entre les deux. The Joy Formidable ne semble pas se soucier de ça. Actif sur scène depuis presque 5 ans, ils se font remarquer avec l'apparition de leurs single dans la série Skins (le Newport Beach anglais pour le choix toujours très bon des musiques). S'ensuit un EP il y a 2 ans, et enfin maintenant, l'album. En plus, ils se permettent de donner un mois d'avance aux anglais par rapport aux européens (quoi ? la Grande-Bretagne n'est pas en Europe ?). La magie d'Internet abolit les frontières de toute façon. Durant tout ce temps, ils ont eu le temps de devenir "next big thing" et d'être oubliés. Alors, ça donne quoi cet album si long à réaliser ? Le moins qu'on puisse dire, c'est que le

The Decemberists - The King is Dead

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Je n'ai jamais tellement réussi à cerner The Decemberists. Fer de lance de la scène indie de Portland, assez florissante depuis quelques années, j'ai un peu de mal à préciser quel genre de musique ils font, au final. Tantôt très folk, tantôt rock simple, ou au contraire très travaillé et s'étirant sur des longueurs insoupçonnables, The Decemberists ne cesse de dérouter l'auditeur, et pour autant on n'est jamais tellement perdu d'un album à l'autre. Assez paradoxale cette sensation, sans doute est-ce cette constante volonté de balayer plusieurs genres qui finit par nous être familière. Elle était particulièrement présente dans The Hazards of Love , qui ne m'avait pas pour autant paru être leur meilleur album. Bref, c'est avec une certaine inquiétude que je regarde ce nouvel album, car vraiment, bien malin qui peut prévoir ce qu'ils nous réservent. Il parait que The King Is Dead bénéficie de la contribution de Peter Buck, le guitariste de REM. J&

Somewhere, de Sofia Coppola

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Il fallait que ça arrive un jour. Sofia Coppola s'est imposée en une décennie et trois films comme une figure majeure du cinéma indépendant. Assez agaçante par ses fausses provocations et son bon goût irréprochable, elle se situe donc dans la droite lignée des réalisateurs-auteurs qui l'ont précédé, et influencé. Et il arrive toujours un moment où, après avoir réalisé quelques films plus ou moins différents mais toujours emprunts de la même ambiance, du cinéma d'auteur en somme, le réalisateur-auteur décide de reprendre son indépendance, et de réaliser le film "quitte ou double". Le genre de film qui va renforcer l'admiration des admirateurs et la haine des détracteurs. Qui va décevoir certains, et restreindre au minimum le cercle des fanatiques qui, jusqu'au bout suivront l'auteur avec lequel ils ont fini par établir une relation privilégiée. David Lynch a fait son Inland Empire , Jim Jarmush son The Limits of Control , et maintenant Sofia Coppola déc

Anna Calvi - Anna Calvi

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Qui est Anna Calvi ? Je ne sais pas. Je n'ai même pas réussi à savoir à quoi elle ressemble, étant tantôt brune décontractée, tantôt blonde erotico-glam, un peu vulgaire. En tout cas, tout le monde en parle. Les magazines anglo-saxons la présentent comme la révélation rock de ce début d'année, dans la lignée de P.J. Harvey, et même Patti Smith. L'information est relayée par les Inrocks, qui tiennent sensiblement le même discours. Le fameux Bernard Lenoir lui réserve une Black Session sur France Inter. Et son premier album est non seulement signé sur l'excellent label Domino Records (Arctic Monkeys, The Kills, Four Tet...), mais bénéficie également de la participation de Monsieur Brian Eno, s'il vous plait. Tout ça mis bout à bout, il y a quand même de quoi se dire qu'on tient quelque chose. Bon moi je m'excitais pas trop, parce que musicalement, ce n'est pas la référence aux deux rockeuses sus-citées qui va me faire frétiller de joie. Et oui donc, music

Breaking Bad, saisons 1-3

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Mettons les choses au clair rapidement: Breaking Bad n'est ni plus ni moins que la meilleure série en diffusion actuellement, et sans doute une des meilleures séries jamais diffusées. Et j'en suis si convaincu que je me permets de l'affirmer, même en ayant tout juste commencé à regarder Mad Men, et sans m'être vraiment plongé dans Les Sopranos ou Six Feet Under . Parce que je pense qu'il y a des choses si évidentes qu'elles ne nécessitent pas d'être soumises à une comparaison. Et pourtant au départ, j'ai commencé à regarder pour passer le temps, sans savoir ce qu'il en était (la 3e saison avait déjà commencé). J'ai lu le synopsis, je l'ai trouvé intéressant, et j'ai vu Bryan Cranston, ce qui a achevé de me convaincre. Car je suis et je reste un grand fan de Malcolm , et je considère que le personnage de Hal est un des meilleurs de toute la série, ce qui est grandement dû au talent de Bryan Cranston.  Sinon le scénario, c'est vrai

Destroyer - Kaputt

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Ce début d'année 2011 révèle mes lacunes, car une fois de plus, et sans doute pas la dernière, c'est un groupe que je n'ai jamais écouté qui sort un nouvel album. Destroyer est mené par Daniel Bejar, que l'on connait notamment pour avoir collaboré au sein des New Pornographers, et qui a créé un groupe du nom de Swan Lake avec des membres de Frog Eyes et Wolf Parade. De tout ce name dropping, je ne connais rien. Ecouté vite fait chacun, un peu accroché aux New Pornographers, et le reste pas tellement. Mais zut, faut bien se lancer des fois, on peut avoir de bonnes surprises. Et ce Kaputt, qui reçoit pour l'instant un accueil plutôt favorable était une bonne occasion de se lancer dans l'univers du bonhomme, assez important dans le milieu indie canadien tout de même. Le son de ce Kaputt est très rapidement surprenant, et c'est même ce qui m'a le plus marqué, même après plusieurs écoutes. Toujours ce son si particulier. Et pourtant, je ne l'ai pas tel

Wire - Red Barked Tree

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L'explosion du punk au milieu des 70's a fait naître toute une série de groupes qui ont acquis un statut de génies underground. Bien sûr il en existait avant, mais je me suis déjà fait la remarque que la plupart de ces groupes étaient reliés au mouvement punk, et avaient souvent comme dénominateur commun d'être adorés par des critiques rock toujours prompts à se démarquer en vénérant tel groupe underground précurseur. Tel est donc l'image que j'avais de Wire quand j'ai appris qu'ils ressortaient un album. Il y a quelques temps, j'ai voulu me confronter à tous ces obscurs disques cultes, et je me suis lancé dans l'écoute du célèbre Pink Flag . Et je dois avouer que je n'ai pas tellement été saisi par le génie de l'album, même si je n'en dénie pas la qualité. En fait c'est plutôt l'autre album culte de 1977 qui m'a embarqué, le Marquee Moon de Television. C'est donc avec un a priori bien différent de beaucoup d'autres

Ghostface Killah - Apollo Kids

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N'appréciant le Wu-Tang que par intermittence, je ne me suis donc jamais vraiment penché sur les travaux solos de ses membres. Un ODB par ci, un Raekwon par là, il parait que c'est bien, je sais pas, peut-être. M'enfin ça reste toujours des sorties hip-hop intéressantes à suivre, même si le Wu Massacre de l'an dernier ne m'avait qu'à moitié convaincu. Ici c'est donc Ghostface Killah qui continue sa carrière solo déjà bien fournie et qui a connu de beaux moments parait-il. C'est en grand néophyte que je décide de me lancer dans cet Apollo Kids , sur quelques conseils avisés que j'ai reçu. Les mecs du Wu-Tang ont beau ne pas être dans mon panthéon du hip-hop, ils représentent tout de même un esprit qui me plait, East Coast, un peu bling bling sur les bords mais jamais trop agaçant. En bref, j'ai un bon a priori sur ce cher Ghostface Killah. Et je suis a peu près confirmé dans mon idée avec ce début d'album qui donne une belle place aux sampl

Smith Westerns - Dye It Blonde

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Les Smith Westerns sont toujours bien à l'heure, et même souvent en avance. Il y a tout juste 2 ans ils sortaient leur premier album que j'ai laissé passer, avant de le découvrir bien plus tard. Ils nous refont le coup cette année, en livrant leur deuxième album dès le début d'année. Cette fois-ci je ne les ait pas loupé, et je suis bien content. En bref, les Smith Westerns, c'est (encore) un groupe qui fait des chansons pop qui vous restent dans la tête pendant toute la semaine, et qu'on réécoute jusqu'à plus soif, avant d'arriver au point où on arrête, brutalement. Un peu garage, un peu pop, tout ça ne ferait des Smith Westerns un groupe intéressant s'il n'y avait pas la petite touche qui donne à leur musique un aspect bien particulier. Cette petite touche, c'est du glam comme on faisait au début des années 70, avec T. Rex et David Bowie. Ce n'est pas le genre de glam qui consiste à se déguiser et à livrer des shows extravaguants, non, c&#