Conseil de classe de la Musique 2022 - Salle TP101 à 18h


  
« Putain, c’est toujours pareil, on nous dit de venir à une heure mais on doit toujours poireauter trois plombes… Systématiquement en retard, j’ai pas que ça à faire moi. » Une nouvelle année, mais toujours les mêmes conversations. Je ne réponds pas, le silence est une réponse à la fois honnête et libre à interprétation. Moi non, je n’ai pas que ça à faire. Il continue.

« De toute façon ça sert à quoi ces réunions ? On a l’impression de ne faire que ça. Évaluer, classer, produire de beaux petits bilans histoire de montrer qu’on sert à quelque chose, et tout ça termine dans un placard, tout le monde s’en fout. Il faut qu’on sorte de cette dictature de l’appréciation quantitative, où est l’humain là-dedans ? On juge de façon expéditive, et on ne peut même pas dire vraiment ce qu’on pense, apporter de la nuance, du recul, du contexte. » On est monté d’un cran. Le silence a dû être perçu comme une incitation à poursuivre cette conversation de comptoir. Je dois dire que je ne suis pas non plus le plus grand amateur de cette comédie récurrente, mais je prends encore moins de plaisir à me battre contre des moulins. Puisque c’est un passage obligé, autant essayer de s’y amuser. Mais Stéphane n’a jamais vraiment été comme moi sur ce point. Professeur d’une bonne quarantaine d’année, il est aussi lent dans son jugement sur les candidats que vif dans sa critique du système. Quoique, vif, peut-être pas. Monomaniaque et colérique plutôt.

A côté de nous, Karine ne réagit pas. Elle qui peut passer des heures à parler d’elle, de sa vie, de ses élèves, de ses loisirs, reste le plus souvent muette quand le ton de la conversation est trop critique. Pas qu’elle soit foncièrement en désaccord, mais elle est en revanche parfaitement incapable de faire preuve d’un peu d’acrimonie. Peut-être qu’on serait tous mieux si plus de gens étaient comme elle. Mais en même temps, toute cette pureté, cet angélisme… 

« Je crois qu’ils ont fini ». Amélie a l’oreille collée à la porte tout en conversant sur son téléphone avec un collègue à l’intérieur de la salle. Elle n’a pas prêté la moindre attention au monologue de son collègue. Son temps est précieux, elle était la première arrivée et a déjà profité des quelques minutes d’attente pour répondre à ses mails, ranger son classeur, et commander une livraison de repas pour son retour à la maison. On ne peut pas vraiment dire qu’elle est drôle. Elle est même assez pénible parfois. Professionnelle et dynamique pour les uns, légaliste et autoritaire pour les autres, lèche-bottes et casse-couilles pour Stéphane, vous voyez le tableau. Si seulement on était assez courageux pour ne pas lui laisser autant d’importance. Il faut croire qu’au fond ses défauts nous arrangent.
 
La porte s’ouvre alors que les collègues quittent la salle. Nous nous installons, accueillis par le chef qui préside la séance.

« Bonsoir à tous, j’ai bien reçu la liste des candidats dont nous allons évoquer le travail, soit une vingtaine seulement sur les 75 que nous avons écouté cette année. Nous allons procéder par ordre chronologique si vous voulez bien. Premier candidat, Black Country, New Road, avec Ants from Up There
- Ah, quel album, quel groupe… laisse échapper Karine dans un soupir d’admiration.
- Un deuxième album d’une telle qualité si peu de temps après le précédent, il y a de quoi être impressionné. C’est un des grands albums de l’année acquiesce Amélie.
- Quel dommage ce départ du chanteur, ajoute Stéphane, c’est vraiment lui qui apporte de la vie à cet album qui se perd parfois dans des longueurs.
- Félicitations ?

Tout le monde approuve.


« Suivant, Big Thief avec... Dragon New Warm Mountain I Believe in You. Quel titre !
- Ah, j’avais un Animal Collective avant », interrompt Stéphane. Amélie sursaute : « Animal Collective ? Mais on a rien eu d’intéressant de leur part depuis plus de dix ans, ne perdons pas notre temps avec eux !
- Tu sais Amélie, parfois c’est bien d’écouter les albums avant de parler. Et ce petit Time Skiffs là, il est loin d’être mauvais. C’est certainement pas du niveau de leurs sommets mais ça mérite d’être encouragé ! » Karine rejoint son collègue avec un sourire : « C’est vrai que j’ai été agréablement surprise par cet album ». Amélie hausse les épaules en faisant la moue.

« Très bien. Et donc, Big Thief ? On les attendait avec impatience après leurs série d’albums impeccable jusqu’ici.
- Série qui s’arrête là en ce qui me concerne, grogne Stéphane. Même si je dois dire que je n’ai jamais tellement compris l’engouement.
- Ah non, je ne suis pas d’accord ! s’emporte Karine. Combien de groupes sont aujourd’hui capables de sortir un tel nombre de chansons aussi merveilleusement interprétées ?
- Et dans des genres très variés, qui plus est, ajoute Amélie.
- Exactement ! Quel plaisir de savoir qu’il existe un groupe aussi sincère et dénué de cynisme ici bas. Adrianne Lenker confirme son statut de meilleur songwriter de sa génération ! Tout autre mention que des félicitations me paraîtrait insultant.
- Quelqu’un s’y oppose ?… Très bien. Suivant, Beach House.
- Très bon album, affirme Stéphane.
- Un peu long quand même, grince Amélie Et surtout, pour la première fois on a le sentiment que le groupe fait du surplace.
- Du surplace peut-être, mais sans faute de goût. Je ne les place pas au sommet de l’année, mais on n’est pas face à un raté non plus.
- Pas de mention pour Beach House donc. Un petit nouveau maintenant, King Hannah ! Ils nous viennent d’Angleterre, comme de nombreux candidats cette année d’ailleurs ! Un avis ?
- Pas si nouveaux que ça, relève Karine. On les avait remarqué pour quelques chansons tout à fait séduisantes il y a quelques années. J’ai été très convaincue personnellement, on y entend du trip-hop, du slowcore, avec des guitares qui nous ramènent presque aux 70’s. Un vrai plaisir, sans calcul, et encore une fois, quelle voix !
- Ca manque quand même un peu d’originalité pour moi, conteste Amélie. Certes, c’est tout à fait bien réalisé, mais ça paraît presque, anachronique.
- Justement, c’est très rafraîchissant !




- Compliments ? Parfait. Ensuite, Destroyer, avec Labyrinthitis. » Je ne peux m’empêcher de prendre la parole : « Je dois dire que cet album m’a surpris parce que je suis toujours passé à côté de Destroyer. Je ne sais pas si c’est moi, ou si c’est lui, mais je crois que je comprends désormais mieux sa musique. C’est une des révélations de l’année, aussi étrange que ça puisse paraître !
- Ca oui, pour être étrange, ça l’est, ironise Stéphane. Et après on dit que je suis lent.
- Toutes considérations personnelles mises de côté, il faut dire que c’est un bon album, qui mérite des compliments selon moi, ajoute Amélie.
- Très bien. Nous avons maintenant un revenant, Daniel Rossen, pour son premier album solo sans Grizzly Bear.
- Encore un qui n’a plus grand-chose à dire en 2022, soupire Amélie. Je m’insurge :
- Daniel Rossen a contribué à certains des projets les plus acclamés des 20 dernières années ! C’est un musicien de formation classique, il ne va pas se réinventer maintenant ! Il ne faut pas oublier que Grizzly Bear n’a jamais été tout à fait dans son époque non plus, déjà du temps de Veckatimest. Je trouve personnellement qu’on retrouve toutes ses qualités dans cet album, avec un aperçu de ses goûts plus jazz et expérimentaux qu’on ne soupçonnait pas. Si on doit juger un album pour ses qualités musicales, celui là mérite les félicitations !
- Je suis d’accord, acquiesce Karine.
- Un album qui n’est peut-être pas pour tout le monde donc. Ensuite, nous avons Jack White, pour lequel nous traiterons de ses deux albums parus cette année.
- Malgré tout ce qu’on a pu dire dessus, c’est du Jack White, ni plus ni moins, répond Stéphane.
- Vous pouvez développer ?
- Et bien, il procède à des changements en termes de production qui laissent penser qu’il opère un virage musical, mais tout ça est très cosmétique finalement. Il ne faut pas oublier que les White Stripes ne représentent finalement que la moitié de sa carrière, donc il n’est pas à ses premières expériences stylistiques ! Déjà à la fin du groupe d’ailleurs. On a donc un premier album tout en rythme et en texture, que j’ai personnellement trouvé intéressant, et un second beaucoup plus classique dans ses compositions et ses arrangements. Pas désagréable pour autant. Mais rien de réellement surprenant je trouve.
- Vous êtes d’accord ?

Tout le monde hausse les épaules sans vraiment souhaiter réagir.




« Bon. Kurt Vile ?
- Kurt Vile fait du Kurt Vile, reprend Stéphane. En pinaillant un peu on va bien trouver quelque chose de nouveau, mais bon, si on aime Kurt Vile on a ce qu’on recherche. Je développe ? »
Rires dans la pièce.
 
« Merci pour ce résumé. Nous passons donc à Fontaines D.C., un des groupes les plus prometteurs des dernières années !
- Et un album à la hauteur des espérances ! Souligne Amélie. On retrouve ce chant si particulier de Grian Chatten, mais musicalement et thématiquement, on mesure quand même l’évolution depuis Dogrel. C’est tout à fait satisfaisant de voir un groupe construire une carrière de façon si remarquable.
- Ils ont pris en assurance, ça se voit en concert, ajoute Karine.
- Leur rapport à l’Irlande est vraiment intéressant, on a vraiment un groupe qui réfléchit, ça fait du bien, abonde Stéphane.
- Félicitations donc. Un vétéran maintenant, avec Spiritualized.
- Un fantastique album de Jason Pierce, s’exclame Stéphane. Je n’en reviens pas de le voir faire souvent la même chose et pourtant de me laisser emporter à chaque fois.
- Je dois admettre que c’est vraiment quelqu’un d’une régularité exceptionnelle, concède Karine. Rares sont ses albums à ne pas avoir au moins quelques chansons formidables.
- Ce n’est pas tout à fait ma tasse de thé, mais je ne m’opposerai pas à une mention.

- Félicitations alors ! Et nous voici au projet le plus attendu de l’année sans doute…
- Ah, The Smile ! coupent Karine et Stéphane en choeur.
- Ah non, je ne pensais pas à eux, mais on peut en parler.
- Et bien on en a parlé quelques fois cette année avec Stéphane, et je reste quand même un peu sur ma faim. Les idées sont parfois très bonnes, mais on a parfois le sentiment que le groupe ne sait pas vraiment quoi en faire, où les emmener. En résultent des chansons qui vous accrochent très vite, mais sur la longueur de l’album on ne décolle pas tout à fait.
- Très bien. Et donc, l’autre grand projet de l’année, Kendrick Lamar avec… Mr Morale and the Big Steppers !
- Encore un chef d’œuvre pour Kendrick, assène Amélie. La production, les thèmes, on n’est peut-être pas au niveau de To Pimp my Butterfly, mais quand on a place la barre si haut c’est difficile de l’atteindre à nouveau. Ça reste très au-dessus des autres pour moi.
- Oui, c’est vrai qu’on a des passages assez forts, concède Stéphane. Mais tout le délire de thérapie et de développement personnel avec Eckart Tolle, c’est un peu pénible.
- C’est quand même rare d’avoir une telle introspection !
- Certes, mais cette mise en scène finit par désamorcer la sincérité du ton je trouve.
- Un avis mitigé sur cet album donc...
- Non, pas mitigé, c’est un très bon album, seulement ça n’est pas dénué de défauts !




- Très bien. Nous avons ensuite… Porridge Radio !
- Ah, mes chouchous ! s’exclame Karine.
- C’est quand même très commun… rétorque Amélie.
- Mais encore une fois, quelle sincérité et quelle force de conviction ! Ça emporte tout le reste, on se croirait à une autre époque, c’est aussi ça la musique !
- Une fois de plus, pas d’unanimité ici.
- Pff, évidemment pas d’unanimité, s’énerve Stéphane. On est quatre individus ici, comment voulez-vous qu’on se retrouve avec le même avis ? Sans compter qu’avec la production musicale actuelle, chacun doit se frayer un chemin et préserver sa petite bulle pour essayer de saisir quelque chose dans ce torrent de sorties continu ! Alors oui, les stars des uns paraissent dérisoires aux autres et vice-versa, on arrive tant bien que mal à mettre de côté nos egos pour faire ressortir quelques noms mais tout ça c’est avant tout de la comédie ! Même moi d’une année sur l’autre je reprends mes choix, je réévalue, j’étoffe mon jugement, je bosse quoi ! Ça demande du temps ! Pas comme cette connerie de réunion où on nous demande de nous mettre d’accord en deux minutes chrono !

Silence. Je regarde Amélie, qui me pointe sa montre. Je ne sais pas si c’est pour me dire que Stéphane nous fait perdre du temps ou pour faire référence au pari que nous avons entre collègues, à savoir combien de temps va tenir Stéphane avant de dire que cette réunion ne sert à rien. Vingt-cinq minutes. Il est un peu plus tendu que d’habitude. Comme tout le monde sans doute, depuis quelques temps.

« C’est bon monsieur, on peut reprendre ? Prochaine sur la liste, Beth Orton.
- Euh, et black midi ? Steve Lacy ? Jockstrap ?
- Oui, et Angel Olsen, Ty Segall, Black Angels…
- Et moi j’avais Monolithe Noir aussi.
- Écoutez, j’ai une liste qui reprend les artistes ayant récolté le plus d’appréciations positives. Si ceux-là n’y sont pas, c’est qu’une partie des professeurs n’a pas dû les trouver à leur goût. »

Amélie regarde Stéphane. Ce vieux grincheux, il n’a certainement entendu parler d’aucun des noms qu’elle a cité. Et pourtant, ils ont produit des albums qui cassent les codes, qui posent les bases de la musique de demain. Pas comme ses vieilles marottes de genres américains bloqués au XXe siècle. Ce sont les gens comme lui qui ralentissent le système et l’empêchent d’aller de l’avant. De toute façon, il n’a même pas de compte Spotify. Il n’écoute que des CDs et des vinyles en édition originale, « pas les nouveaux, c’est de l’arnaque produite dans un but marketing ». Et il passe son temps à râler parce qu’il ne les reçoit pas assez vite, comme sur tout le reste d’ailleurs.

Stéphane regarde au plafond. Il essaie d’oublier qu’il travaille avec une gamine qui mouille sa culotte au moindre mash-up de genre improbable et qui a ouvert un compte Tiktok pour ne pas se voir vieillir. Si des IA faisaient de la musique, elle trouverait sans doute ça formidable. Une machine qui mélange aléatoirement des styles, produit des type-beats prêt-à-streamer et analyse les données d’écoute des utilisateurs pour concevoir le prochain revival à la mode ? Ca lui colle la nausée.

Karine me regarde. Oui, moi aussi j’ai aimé Monolithe Noir. Mais que veux-tu, un groupe de post-rock français, qui ça intéresse ? Tant pis.


 
« Nous disions donc... Ah non, j'avais oublié Danger Mouse et Black Thought, effectivement !
- Du hip-hop classique mais remarquablement produit, commence Stéphane, rien de surprenant de la part de Danger Mouse, mais quand on est comme moi un peu réticent aux productions actuelles, ça fait du bien.
- Tu es honnête, c'est bien, sourit Amélie. Un peu old-school c'est vrai, mais c'est du haut niveau dans le genre.
- Merci, nous reprenons donc enfin avec Beth Orton.
- Un album étonnamment bon et assez moderne de la part d’une artiste qu’on avait un peu perdu de vue, lance Amélie.
- Je suis tout à fait d’accord, confirme Karine. Et quelle subtilité dans les arrangements, on croirait entendre le travail de Warren Ellis parfois. Un album que je n’attendais pas mais qui m’a totalement convaincue.
 
- Des félicitations sont de rigueur, donc. Ensuite nous avons Alvvays, avec Blue Rev.
- C’est pop, c’est simple, mais qu’est ce que c’est plaisant, reprend Karine. On sait bien au fond que tout ça est plus ou moins déjà entendu, mais, au risque de me répéter, quand il y a de la sincérité et de la conviction, on voit que c’est ce qui compte le plus !
- C’est subjectif ça, pour moi, tout dépend de ce que tu fais de ta sincérité, rétorque Stéphane, qui semble avoir abandonné l’idée de faire progresser la réunion.
- En tout cas moi j’ai beaucoup aimé.
- Ça ira pour moi, ensuite, un groupe français, Birds in Row.
- Ça c’est cool, tonne Stéphane. J’acquiesce vivement.
- On ne parle pas beaucoup de punk ici, mais quand c’est bien fait, et qu’en plus ça vient de chez nous, il faut le dire ! Et ici, c’est très bien fait, on est dans un post-hardcore classique mais qui sait ménager ses effets tout en étant très mordant, c’est un des coups de cœur de l’année. D’ailleurs, je me permets d’ajouter qu’il y a également Stuffed Foxes, un petit groupe de Tours qui a sorti deux albums cette année, et qui méritent le détour.
 
- Merci monsieur, pour une prochaine fois. Félicitations donc. Nous arrivons vers la fin, avec Dry Cleaning.
- Une petite déception pour moi, admet Karine. Le groupe s’est comme retrouvé enfermé dans son gimmick de parler-chanter sur des instrumentaux post-punk et peine un peu à en sortir. Pire que ça, on a même l’impression que le mixage réduit le groupe à une sorte de backing band pour la chanteuse. Ça reste assez original, mais l’équilibre n’est plus tout à fait là.
- Très bien, tout le monde est d’accord ? On passe à Arctic Monkeys.
- Pfiou, il m’a saoulé celui-là… marmonne Stéphane.
- Pardon ?
- Non, rien. Pas mon truc. Enfin, plus mon truc.
- C’est vrai que la posture d’Alex Turner devient un peu pénible. Ce n’est pas mauvais, c’est même très bien produit, mais il n’y a pas beaucoup de relief.
- Une mise en garde, peut-être ? Oui ? Très bien. Et enfin nous terminons par un grand retour, celui de Weyes Blood, avec And in the Darkness, Hearts Aglow. Vos avis ?
- Fabuleux.
- Très bon.
- Peut-être un peu moins convaincant que Titanic Rising, mais c’est la seule artiste à sortir des albums d’une telle exigence, donc celui-ci est naturellement tout à fait réussi, nuance Stéphane.
- Nous terminons donc avec des félicitations ! Merci à tous, je vous souhaite une bonne soirée. »

Nous sortons. Stéphane et Amélie débattent à propos de Rosalía sans que je puisse discerner leur propos. Karine se met à ma hauteur :« Tu as écouté le Richard Dawson ? J’ai adoré. C’est vrai que c’est un peu long mais ça fait du bien d’entendre quelqu’un qui... » Je n’écoute que d’une oreille. Cette réunion a ressemblé à toutes les autres, et pourtant j’ai l’impression que ça faisait une éternité que je n’avais pas parlé devant d’autres personnes. Je regarde l’heure. Finalement, je suis à peine en retard. Je vais peut-être rester un peu pour discuter.


Commentaires