Vite fait bien fait: Fishboy / Metronomy / Vivian Girls / Crystal Stilts

Oui, je suis encore là, bien vivant quoique je ne mange sans doute pas assez. Mes stores sont fermés, je suis en peignoir depuis 3 jours. J'ai un rhume, et ma hantise est de faire s'envoler mes cours en éternuant. Ou bien le contenu de mon cendrier. Pourtant, je pense encore à vous, horde de fans qui tournent en rond comme des ours en cage, surveillant leur flux RSS chaque matin dans l'espoir de voir un nouvel article, et se résignant à vivre chaque journée sans leur pain quotidien, dans la crainte perpétuelle de voir disparaitre à jamais la seule chose qui les tenait encore en vie. Mais soyez rassurés mes amis, car je suis là, et j'ai quelques petites choses à partager avec vous, même si j'aurais aimé qu'elles aient plus de saveur...

Peut-être est-ce parce qu'en ce moment j'ai pas vraiment la tête à penser musique et toutes ces choses, mais j'ai l'impression que les sorties musicales ronronnent un peu  ces temps ci. Si j'avais su, je me serais peut-être attardé sur Tomboy... Allez, si vous êtes gentils je me faderais d'une vraie critique plus tard. J'ai une autre critique sur Radiohead aussi, meilleure, moins sur le vif et tout, plus impersonnelle peut-être mais ça ne change pas le fond de ce que je raconte de toute façon. Ce sera cadeau quand j'aurais rien à dire. Enfin, il est fort probable que plus personne ne veuille lire quoique ce soit sur Radiohead pour les 10 prochaines années de toute façon...* Bref donc aujourd'hui j'illustre un peu la routine des sorties musicales, avec quatre disques plutôt cool, mais pas de quoi en faire des tonnes non plus. Des bons petits moments pour préparer l'été en somme.

On commence avec Fishboy, un groupe texan un peu blagueur qui nous sort Classic Creeps. C'est un album concept qui est accompagné pour sa version physique de dessins comics qui expliquent un peu de quoi ça cause. (plus d"infos ici) Musicalement, c'est pas compliqué, c'est de l'indie américain pur et dur, avec ses guitares acoustiques ou bien gentiment saturées, ses bouts de cuivres ici et là, et surtout cette voix inimitable (ou plutôt si, qui imite every-american-indie-singer). Bref, pas de prise de tête, malgré l'aspect conceptuel qui est finalement plus la cerise sur ce gros gâteau plein de sucre et de chocolat. C'est juste un bon album qui fait plaisir à écouter, une bouffée d'air frais musicale qui n'est plus aussi fraîche quand on s'attarde un peu sur les textes, certes. Mais c'est ça aussi la magie de la pop, marier tristesse et sourire pour ne garder qu'un sentiment de douce nostalgie. Fishboy sera donc un excellent compagnon en attendant l'été, et peut-être pour plus longtemps encore. A lire sur Le Golb.

Y'en a d'autres qui n'ont pas voulu attendre l'été pour donner dans l'estival, c'est bien sûr Metronomy avec son album The English Riviera. Plus raffinée et moins potache, en un mot plus british, cette pop là évoque des sentiments variés. Moins électronique qu'auparavant, elle apparaît donc plus chaleureuse. Certains moments comme « We Broke Free » ne sont pas très convaincants, mais Metronomy est capable d'éclats pop qui à eux seuls méritent qu'on s'y intéresse. Il y a quelque temps, Nathan a fait une fixette sur la chanson « Corinne », et je le comprends, car même si l'intro m'a laissé un peu perplexe, le refrain c'est un peu comme si vous étiez à sauter sur la plage avec tous vos amis. Ça clignote « TUBE DE L'ETE » en fluo dans votre tête, c'est dément. Typiquement le genre de choses que vous avez envie de boire jusqu'à plus soif. Si ce passage là est sans doute le plus addictif de tous, The English Riviera réserve également beaucoup d'autres bonnes surprises, et c'est donc un bon moment à passer avec la bande d'anglais, à défaut d'être un album vraiment mémorable. A lire sur SWOMMB et Blake (même si j'suis pas d'accord ^^).

On retraverse l'Atlantique pour atterrir à Brooklyn, là où on tombe sur un « next big thing » à chaque coin de rue. C'est déjà le troisième album pour les Vivian Girls, qui sont un groupe de filles qui font du rock, comme leur nom l'indique. Auparavant signées sur l'excellent label In the Red connu pour revendiquer une certaine énergie punk, elles sortent Share the Joy chez Polyvinyl. Et rien qu'à regarder la tracklist on voit la différence, avec des chansons qui dépassent régulièrement les deux minutes trente, pour aller au-delà de 6 minutes dans le titre introductif, qui nous gratifie d'un long solo de guitare témoignant à lui seul d'un certain changement de régime. Le son est donc moins corrosif mais reste bien rêche. Ce n'est pas la seule chose à changer, car les chansons s'autorisent un certain groove qui accouche de tubes en puissance (« Dance (If You Wanna) »), elles sont moins rentre-dedans mais conservent toute leur efficacité. Cet album ne fera sans doute pas des Vivian Girls des stars, mais leur constance et leur capacité à se renouveler finit par faire d'elles un groupe sur qui compter. A lire sur Planet Gong.

On reste dans les environs avec Crystal Stilts, qui crèche également dans le quartier new-yorkais. Je devais les voir à la Route du Rock, mais je les ai loupé. Je crois... Enfin j'espère sinon ça voudrait dire que je les ai complètement oublié. Le groupe s'inscrit assez facilement dans toute une mouvance noise adoubée par Pitchfork qui peut facilement provoquer chez le blogueur moyen une réaction bien connue: moue dubitative et a priori sceptique pour un rejet quasi-assuré. Mais je ne suis pas le blogueur moyen, et c'est pour ça que vous me lisez. J'ai donc surmonté ma réaction instinctive et écouté In Love With Oblivion, nouvel album du groupe. On ne va pas se mentir, effectivement les Crystal Stilts ont tout pour être hype. Un son toutes guitares dehors avec une voix en retrait, qui rappelle d'ailleurs Jim Morrison ou Ian Curtis, un certain goût pour le rockabilly garage à la Cramps, et bien entendu le fantôme psychédélique du Velvet Underground. Alors oui, le groupe semble empiler les tartes à la crème, mais le résultat est pourtant diablement attachant. On nage dans un mélange entre les Black Angels et Deerhunter plutôt convaincant, et on apprécie vraiment chaque chanson au-delà de son air de déjà entendu. Parce qu'en fait, on est sans cesse renvoyé à des références connues, mais ce son là, particulier, ben c'est une bonne trouvaille tout compte fait. On pourrait déplorer le manque de diversité des productions rock actuelles, mais ne boudons pas notre plaisir, les Crystal Stilts viennent de sortir un des bon albums rock de l'année, de ceux qui nous feront toujours un peu plaisir à entendre.

Et donc aujourd'hui c'est un prix de groupe, hop !




Bien sûr, tout ce petit monde est en écoute sur Spotify:
Fishboy | Metronomy | Vivian Girls | Crystal Stilts.
Profitez-en avant de devoir payer...

*:  En fait j'ai juste changé le texte sur l'article d'origine.

Commentaires

  1. Ah parce que c'était pas une blague en fait, le truc de la seconde critique de Radiohead ? Merde, sur le coup je l'ai lu comme une private joke (qui m'a fait éclater de rire d'ailleurs ^^).

    Sinon les Vivian Girls c'est l'archétype du groupe que je n'ai jamais compris, que théoriquement je devrais aimer mais qui chaque fois, invariablement, m'emmerde. Par contre j'ai bien aimé les albums des Babies de La Sera, ce qui est probablement encore plus absurde. On a tous nos petits paradoxes, hein :-)

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  2. Ben en fait je l'avais déjà faite depuis longtemps. Et puis ouais, j'me suis dit que ce serait vraiment trop ridicule d'en republier une seconde. Du coup j'fais ça discrètement, l'air de rien... ^^

    J'connaissais pas trop les Vivian Girls mais j'aime plutôt bien. Le genre de trucs que je pourrais me mettre quand je sais pas trop quoi écouter.

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  3. Pour quelqu'un qui est malade, je te trouve bien productif (sans oublier les cours), moi qui n'arrive pas à reprendre un rythme normal depuis ma reprise et me suis battu contre l'ordi depuis près de deux jours !
    ... Bref, merci pour le lien (je suis toujours étonné qu'on me lise et qu'on apprécie un peu), et si le English Riviera de Metronomy n'est sans doute pas "THE" super-grand-disque, c'est tout de même le genre de bombinette pop qui me redonne vite les couleurs dont j'ai besoin ... Et un groupe qui déconne en reprenant la Lambada, moi je suis client :-)

    P.S : Joris c'est un bien beau prénom, même si le vieux Spiroid avait un côté B.D. qui me plaisait, mais j'imagine qu'il faut savoir abandonner un jour les pseudos... ce que je n'ai toujours pas fait ! ;-)

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  4. Ouais j'suis malade et je bosse, mais j'passe quand même mon temps sur l'ordi... Mais une pause de plus de 10 jours entre deux "vraies" chroniques, c'était du jamais vu sur ce blog... M'enfin je suppose que personne ne s'inquiète étant donné que je commente partout, donc tout le monde sait que je suis vivant ! ^^
    J'suis assez d'accord avec toi sur le Metronomy ouais, à cette petite différence que j'ai préféré le dernier TV on the Radio. :)

    Pour le changement de pseudo, c'est juste que j'ai une totale incapacité à me sentir bien derrière un pseudo. Et puis beaucoup connaissaient mon nom alors... Spiroid pour moi ça faisait plus vieux jeu pour Windows 95 que BD !

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  5. C'est l'avantage du grand âge : ça me rappelle plus le nom d'un journal belge auquel j'ai longtemps été abonné enfant et le célèbre personnage de Franquin, que ce jeu de Windows 95 auquel je n'ai jamais joué !
    Ah, le choc des générations ;-)

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